Se retrouver seule. Seule entre ces murs, seule sans travail et seule avec moi.
Je sais qui je suis sous ma peau mais j'ai du mal à savoir si je suis quelqu'un dans ce monde. Je suis une amie, une soeur mais je ne me sens pas investie dans ma vie. Je dédis tout mon temps depuis quelques mois à ma vie amoureuse et en néglige une partie : moi.
Etre obligée d'être seule, c'est m'autoriser (moi-même) à organiser ma journée selon mes activités et pas faire en sorte d'être toujours disponible lorsque lui aussi sera disponible. Je peux faire les choses au moment le plus opportun pour les faire. Comme si tous ces moments libres, je devais en faire partie.
C'est aussi vivre à nouveau des choses seule sans tout partager. Pas par choix mais juste parce qu'en 10min de téléphone, on se dit l'essentiel et on laisse de côtés les plus petites anecdotes, on les garde juste pour soi. Finalement on se rend compte que certaines choses n'ont aucun intérêt à être partagées et qu'il est aussi bon d'avoir un tout petit bout de jardin secret.
Et puis je me sens seule parce que je croise des gens intéressants, beaux, dynamiques... La limite entre la jalousie et l'admiration est très mince. Montrent-ils aussi ce qu'ils décident ou avancent-ils avec ardeur alors que je suis molle sur le bord de la route? Est-ce vraiment nécessaire et constructif d'avancer par rapport aux autres? ou dois-je me forcer à me focaliser uniquement sur moi?
J'ai commencé à oublier pourquoi je me suis battue pour faire ce métier... Je pensais réellement que ça n'arriverai jamais et pourtant j'y suis. J'ai du mal à retrouver les petits trucs qui me font des guilis dans le ventre le jours de travail. Peut être parce qu'il n'y a presque pas de jours de travail... Alors il me semble important de retrouver l'origine de mes choix et aussi de me fixer de nouveaux objectifs.
La musique est à l'origine de tout, du moins tout dans ma vie, mes choix, mes joies. C'est fou comme un album de hardcore peut remettre les idées en place. Perdue dans la pop où la rêverie et les laisser-aller sont constant, surement une musique trop gémissante, un peu de violence et de messages clairs ramènent à la réalité!
Ce qui m'étonne le plus dans cette solitude, c'est la vitesse à laquelle on se rend compte de ce qui est vraiment important. Deux journées de lobotomie en déphasage complet avec le monde et le manque de sa présence se fait sentir. Cette envie de le regarder et le toucher a commencé mais surtout ce besoin de communiquer, partager. L'écouter parler et me nourrir de toute son énergie. Il faut que je retrouve ma propre énergie pour pouvoir lui en donner aussi.